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Yalcin Bilan née en 1979 à Uludere Turquie

Transmettre la culture chaldéenne

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lundi 28 juin 2010, par Frederic Praud

Yalcin Bilen

Je suis né en 1979 à Uludere, dans la région du sud-est de la Turquie, une région montagneuse à la frontière iranienne, iraquienne et syrienne. Hugues Chanal est mon nom francisé. Mon nom assyro est Yalcin Bilen, un nom et un prénom turc.

Franciser le nom

D’après ce que l’on m’a fait comprendre, il fallait prendre un nom et un prénom turc. Nous portons le nom Yalcin depuis plusieurs générations. Je ne connais pas le nom avant la turquisation du nom. Il peut arriver souvent que l’on prenne le prénom d’un grand-parent et qu’on le porte en nom.

Quand nous avons discuté en famille de franciser notre nom, nous nous sommes demandés s’il fallait que l’on prenne le prénom de mon père, qui est aussi celui de son grand-père, ce qui aurait eu du sens. Le choix a été fait un peu par défaut, parce qu’un membre de la famille a été naturalisé en 1995 et a pris ce nom français sans que l’on ait eu de discussion. Du coup, tous ceux qui ont été naturalisés ont pris ce nom pour continuer à former une même famille. Ce qui n’a pas plus de sens que le premier nom imposé que nous avions. J’aurais pour ma part préféré que l’on prenne le prénom, soit de mon père soit de mon grand père, qui est repris une génération sur deux. Cela avait plus de sens.

Je prendrai pour mes enfants des prénoms pouvant assez facilement être traduits dans les deux langues et, étant de confession chrétienne, certainement des prénoms comme Jean, Mathieu, Pierre. Nous avons l’équivalent dans la communauté du genre Hanna, Pierre, Patros ; Yalcin, Yalap, Yabas, sont des noms propres à notre village mais plusieurs villages assyro sont présents à Sarcelles d’où d’autres noms.

L’arrivée à Sarcelles a débuté très tôt dans les années 70, avec ensuite deux grandes vagues début 1980, 1984/1985. Il y en a eu d’autres un peu avant et après en moins grand nombre. Je suis arrivé à Noël 1985.

Souvenirs du pays

Nous grandissions assez vite sur place. Nous n’étions pas mûrs à dix ans, mais nous commencions à travailler assez tôt. Nous avons des souvenirs dès huit, neuf ans ; on accompagnait les parents qui partaient travailler, nous allions également en transhumance. Il nous reste des images. Ils sont présents. Même en remontant à cinq ans et demi, il me reste quelques souvenirs. La montagne est pour moi liée à l’odorat, l’odeur des plantes, l’air très frais, la nature.

Venir en France…

Je me rappelle difficilement du départ. Nous avons vécu six mois en Turquie à Istanbul. Je n’ai pas de souvenir du départ même du village. Mes parents ne me l’ont pas raconté, mais c’est peut être un peu de notre faute, de ne pas être assez curieux ! Je trouve ça un peu dommage car cela ferait plaisir aux parents de leur poser ces questions ; on devrait peut-être discuter un peu plus, du moins les jeunes générations actuelles, avec nos aînés.

Notre objectif n’était pas de rester à Istanbul, mais de venir en France. Les conditions de départ, ont été un peu particulières. Nous avons tenté de passer par les frontières européennes mais cela n’a pas fonctionné. Nous avons été refoulés en Turquie à trois reprises. Un enfant ne le vit pas de manière aussi difficile que les plus grands et les parents. Ce sont des trajets, peut être des vacances. J’imagine que cela doit être tout autre pour les parents, psychologiquement et matériellement, par rapport aux conditions d’habitat sur place, même financièrement. Le passage a un coût énorme : traverser la Grèce, la Yougoslavie, l’Autriche et au dernier moment se faire refouler ! Ce qui a été le cas les trois premières fois.

Le premier voyage était dans un très grand bus, j’ai des souvenirs plus vagues pour les deux fois suivantes par voies terrestres. Pour la dernière fois, on s’est décidé à prendre l’avion. Sur le plan administratif quand on montrait les passeports, il était quasi impossible de passer quand ils voyaient tous les tampons de refus. Nous avons donc pris l’avion. Nous avons atterri en Belgique pour arriver ici.

D’après ce que l’on nous avait fait comprendre, il y avait deux clans à Istanbul qui étaient au courant du départ des uns et des autres. Quand un clan postait un certain nombre de famille, le second faisait le nécessaire pour prévenir les autorités. Une autre fois où nous devions prendre l’avion pour partir en Italie, nous avons été refoulés à l’aéroport même.

Sur place, le mot « police » devient très suspect pour un enfant, très négatif. Nos parents nous disaient qu’il fallait les éviter. Nous avions peur de la police. On se tenait à carreau ! On évitait de faire du bruit, on évitait de demander quoi que ce soit pour se faire remarquer. Nous devions voyager à cinq ou six familles en même temps, avec grands-parents, parents, enfants. C’était tellement plus difficile pour les grands-parents et les bébés, certainement plus difficile pour ceux qui en prenaient toute la mesure.

Repères à transmettre

Mon grand-père paternel est décédé au village en 1982. Ma grand-mère paternelle était avec nous et est décédée en 1990. Ma grand-mère maternelle était présente. Ils ont vécu des moments assez difficiles, ce n’est pas toujours évident de les partager. Nous avons encore la chance d’avoir nos parents qui ont aussi vécu ces événements. Nous en parlons peu dans la communauté. Nous sommes en train de tourner la page, mais c’est psychologiquement impossible pour les jeunes qui ne peuvent pas expliquer leur histoire. Cela vient d’un manque de communication entre les générations, entre les parents ; ils ont encore une mentalité du pays et les jeunes veulent s’affranchir un peu de tout ce poids mais ils n’y gagnent rien à l’arrivée.

On vit dans une société où l’on a accès à tout, mais elle est relative. On ne peut pas expliquer les choses de l’ordre de l’intime. On a tendance à se renfermer sur soi. J’ai la chance d’être né là-bas, j’ai cette charge à prendre et à transmettre. Mais pour les plus jeunes, est-ce qu’il n’y a pas des priorités autre ; leur priorité est de réussir leurs études mais est-ce qu’inconsciemment, ils ne se disent pas : « vous êtes off. Vous avez vécu au village, ce ne sont pas des repères sur lesquels on peut se baser aujourd’hui ! »

Scolarité

Je ne parlais pas français en arrivant ici. Nous avons vécu trois mois chez ma tante, aux Flanades, puis à Garges jusqu’en 1992, avant de revenir tout près du commissariat, rue Claude Delvincourt, où nous habitons toujours.

Le plus difficile en arrivant est de s’inscrire dans une école élémentaire. C’est la priorité pour les plus jeunes, chance que n’ont pas les plus grands ; ils doivent travailler le plus vite possible pour subvenir aux besoins des familles. J’ai commencé en CM1 en partant de zéro, mais commencer était déjà une base de départ. Ma famille ne m’a pas demandé d’arrêter prématurément pour travailler, j’ai donc pu continuer mes études. J’avais trois grands frères. L’un a commencé à travailler en arrivant. Nous avons tous commencé par un cours d’alphabétisation de trois mois au collège Romain Rolland à Garges. Nous avons intégré l’école élémentaire l’année suivante à Garges. Nous étions une famille très jeune quand nous sommes arrivés. Nous sommes allés à l’école. Le plus grand a fait un BEP, qu’il a eu. Il a donc commencé à travailler assez tôt, à seize ans. Les suivants ont fait les études qu’ils voulaient, ce qui n’est pas le cas de tous les Assyro-Chaldéens dont les plus grands devaient travailler pour rembourser. Certains plus jeunes ont arrêté prématurément sans avoir besoin d’arrêter à ce moment là.

Aujourd’hui nous avons des jeunes qui ont toute la possibilité d’aller le plus loin possible, tout dépend d’eux ; mais la notion de réussite est toute relative… dans l’absolu la réussite est de faire de bonnes études, mais on peut réussir autrement. Des parents chaldéens ne se posent pas la question dans un premier temps, « est-ce que l’on a réussi ? ». Ils regardent la situation d’arrivée, le fait de réussir à vivre et concluent par rapport à ça. Cette mentalité a tendance à changer chez les plus jeunes ; ils pensent que l’on peut réussir autrement, avec un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale, sans faire cinquante ou soixante heures de travail par semaine, ce qui était le cas de leurs parents à leur arrivée. Pour les parents nés au village, ils font un constat par rapport à la situation de telle ou telle personne. Ils jugent par rapport à ça.

Le mariage une priorité

Le mariage des enfants est très important. On peut réussir pleinement sa vie professionnelle mais tant que l’on n’est pas marié, pour les parents, on n’a pas réussi. C’est absolument ça. Tout autour du mariage, il faut rendre un maximum de personnes heureuses. Pour nous Chaldéens, nous pouvons rendre ces personnes heureuses si le mariage se fait encore entre Chaldéens garçons et filles. C’est le souhait des parents.

La mixité sociale est, chez les Chaldéens, peu développée. Les plus jeunes, nous pouvons concevoir cette mixité à une condition, que les deux personnes soient de la même religion ; même si le plus important est que les deux soient bien ensemble, la confession est encore très présente chez nous. C’est un souhait des parents, des enfants. En ce qui me concerne, un mariage ce n’est pas forcément deux personnes mais un ensemble. La vision des parents est très présente : « vous épouserez un Chaldéen ». Ce que souhaitent les parents chaldéens est de voir leur fille dans un premier temps se marier. C’est leur priorité. Le non mariage de leur fille est ce qui leur ferait le plus mal au cœur, notamment à l’âge classique de vingt à vingt-quatre ans. Si les garçons se marient également tant mieux, mais le mariage de la fille est une priorité.

Simplification

Comment expliquer notre situation, enfant. Le plus simple pour nous était de dire que l’on venait de la Turquie et c’était bon ! Ensuite, quand on dit que l’on est chaldéen, on nous interpelle tout de suite « c’est quoi les Chaldéens ?! » ; on essaie alors expliquer du mieux possible, mais on n’arrive pas à expliquer avant seize, dix-sept ans.

J’ai commencé à Garges à Pablo Neruda. J’ai fini ma troisième à Garges et j’ai continué avec mes amis au lycée Simone de Beauvoir même si nous habitions Sarcelles ensuite. J’étais le seul Chaldéen à Garges. Beaucoup de Chaldéens étaient à J.J. Rousseau, à Voltaire. J’ai eu des amis Chaldéens très tard car étant à l’école à Garges, je ne les côtoyais pas. J’avais des amis autres que Chaldéens, de toutes origines.

Adolescent chaldéen à Sarcelles

Au collège, à Garges, une jeune fille souhaitait sortir avec moi, je lui ai répondu que j’étais Chaldéen, que je ne devais sortir qu’avec une Chaldéenne. Très tôt, la culture chaldéenne et ma confession prenaient le dessus par rapport au reste. J’ai fait une ou deux années de catéchisme français à Garges. Ces deux choses avaient pris le dessus sur la vie sociale.

Les plus jeunes d’aujourd’hui mettent presque de côté la famille et les études. Je ne me prononce pas sur leur religiosité. Ils vivent dans cette société d’apparence et de consommation. J’avais encore une frontière, en ce qui me concerne, psychologiquement présente. Je me pose parfois la question « est-ce que j’ai pleinement profité de ma jeunesse ? ». Je rêvais de réussir pour moi et pour mes parents qui avaient fait un sacrifice. Il ne fallait pas les décevoir. Je pensais beaucoup au sacrifice de mes parents et voulais avoir une démarche qui les rende le plus heureux possible, qu’ils aient le moins de soucis possible.

Aujourd’hui il faut une démarche de communication au sein de chaque famille. J’ai discuté avec des amis sur une jeune fille qui pour pouvoir sortir devait se disputer avec sa mère puis claquer la porte. Où est la communication ? A ce point là, il est alors difficile d’avoir une communication et encore moins d’expliquer la vie des parents, quelle vie ils ont vécu. Il faut d’abord une passerelle, une relation très forte entre les parents et les enfants, avant d’aborder l’Histoire.

Le repli communautariste

Les Chaldéens sont un peu communautaristes et ont un certain nombre de lieux de rencontres, associations, cafés, de nombreux mariages. Ce sont autant d’occasions de se rencontrer. On ne manque pas d’occasions de dire que l’on est chaldéen, mais on n’est peut être pas assez tolérant. On se qualifie comme Chaldéen et ce ne doit pas être un problème par rapport aux relations avec les autres, d’origines diverses. Chaque individu aspire à sa sécurité, si on ne l’a pas, on tombe très vite dans les à priori et dans les préjugés. Cela peut dégrader l’image que l’on a d’une communauté ou d’une autre. Nous sommes un peu sur nos gardes et cela nous empêche de nous faire des relations. Nous regardons peut être un peu trop droit en se méfiant de tout.

Associations chaldéennes

L’AACF était la toute première association. Elle avait des ambitions politiques, avoir des relations avec des partis politiques non français, présents en Turquie, ce qu’une partie de la communauté n’a pas accepté du fait des réseaux par lesquels nous sommes arrivés en France ; d’où la création de l’UACF.

Les deux associations veulent préserver l’image des Chaldéens, expliquer leurs origines, les raisons de leur présence ici, venir en aide, au nom de la communauté assyro-chaldéenne, à une personne en particulier, ou si la communauté est divisée par des propos, la défendre. Le fait de venir en aide aux personnes âgées, aux familles me paraît aller de soi. Depuis 1996, avec la création de l’UACF, on réunissait des jeunes. J’y suis rentré tôt, à dix-sept ans, par l’organisation de soirées, de sorties. J’ai passé ma jeunesse à organiser des soirées pour les Chaldéens. Les jeunes Chaldéens d’aujourd’hui ne le feraient peut-être pas, peut être qu’on ne les a pas sensibilisés comme il le faudrait. On a du mal à leur trouver des centres d’intérêts pour qu’ils puissent venir travailler au sein de l’une ou de l’autre des associations. C’est une des priorités, mais c’est la difficulté actuelle.

Pour beaucoup de jeunes, qui n’ont pas énormément de repères parce qu’ils ont arrêtés très tôt les études, parce qu’ils se retrouvent sans un travail forcément stable, se dire que l’on est chaldéen vient très, très vite, malgré la pièce d’identité française qu’ils ont. Dire que l’on est chaldéen est un réflexe. Le terme est présent. On est chrétien. On est chaldéen. Il est dommage que nous n’ayons de chaldéen que le nom, que l’on ne connaisse pas beaucoup plus de l’histoire des Chaldéens.

On vit aujourd’hui ce que vivent les autres jeunes Français, mais c’est peut être plus vrai pour les garçons que pour les filles. La situation des filles est peut être plus difficile par rapport aux parents. Mais ce n’est pas typique aux Chaldéens. C’est légitime ; une conséquence des relations familiales, encore très présente, est comment s’affranchir de la tutelle des parents.

Poursuivre les études

J’ai continué mes études dans un DUT en gestion à Epinay. J’ai fini par un IUP, équivalent de la licence et de la maîtrise.

Les jeunes Chaldéens quittent ou quittaient peut-être tôt les études, peut-être plus tôt l’école que les autres jeunes. Autant c’était vrai au début, dans les années 80, autant aujourd’hui les parents n’obligent pas leurs enfants à quitter l’école. Il y a une intégration à l’école, par rapport à ce que les parents ont vécu dans le textile, où ils ont fait des heures énormes. Aujourd’hui certains parents se sont reconvertis dans les cafés, dans les tabacs, la restauration, mais ce n’est pas mieux par rapport aux conditions de vie. Ils se rendent bien compte qu’il faut travailler et gagner sa vie, mais que l’on peut aussi travailler et la gagner autrement.

Certains jeunes font des études et réussissent sans plus. Quelques-uns ne font pas d’études et réussissent en apparence beaucoup mieux parce qu’ils ont des signes extérieurs de richesse, de belles voitures. Beaucoup de jeunes sont tentés de sauter les étapes, mais cela ne peut pas expliquer tous les arrêts d’études. Le plus important est la cellule familiale, les conditions dans lesquelles on grandit. Je pense qu’un jeune homme et qu’une jeune fille doivent prendre conscience assez tôt de l’importance des études, mais c’est difficile à faire comprendre que le travail donné aujourd’hui portera ses fruits quinze ans après. Ceux qui aujourd’hui réussissent par les études acceptent d’aller travailler ailleurs mais il y a une volonté de rester à proximité de la communauté. Réussir à proximité est un idéal, même à quelques kilomètres de Sarcelles.

Rôle de la communauté

Elle doit faire ce qu’elle est en mesure de faire en fonction de ses moyens, avant tout de venir en aide aux parents dans leurs démarches. Il est peut-être encore un peu tôt pour prendre en charge tous les jeunes en difficulté. C’est un rôle peut-être municipal. Mais les associations doivent développer des relais qui permettront de placer des jeunes. C’est la priorité aujourd’hui.

Pendant longtemps, les deux associations ont misé sur comment faire pour préserver nos traditions, mais aujourd’hui ce n’est pas ce qui répond aux attentes des plus jeunes. Certes il est important de savoir d’où l’on vient, de parler le chaldéen, mais cela ne résout pas les problèmes des plus jeunes. Un jeune sans travail a besoin de vivre et c’est plus dans cette optique là qu’il faut développer les activités. C’est un axe de réflexion. Une fois que les associations auront mis des moyens à la disposition des plus jeunes, nous pourrons attendre un retour des plus jeunes envers les associations. Nous avons du mal à les toucher aujourd’hui. Quand nous aurons mis des moyens à leur disposition, nous pourrons alors les revoir.

Sarcelles un choix par défaut

Sarcelles est un choix par défaut. Les premiers Chaldéens sont arrivés à Sarcelles, les autres ont suivi. Je n’ai pas forcément une image très, très bonne de la ville, pour deux raisons. Cela remonte à quelques années, à un problème d’insécurité. Quand un membre de votre famille se fait arracher son sac alors qu’elle a posé un pied dans la maison avec l’argent qu’elle a retiré à la banque, ou quand un jeune homme vient avec un couteau en demandant « soit vous me donnez tout l’argent que vous avez retiré au guichet, soit je vous plante » ! On peut faire toutes les actions bonnes par la suite, on a du mal à oublier tout ça !

La mairie fait beaucoup de travail pour toutes les communautés et en particulier pour les Chaldéens… la mairie a contribué à nos associations, elle a mis des moyens à leur disposition. Il ne faut pas l’oublier.

Entreprendre

Je me suis mis à mon compte. Pendant mes études, je me suis mis à la Bourse. En 2006 avec un ami, nous avons monté une structure qui nous permet d’investir un peu. Beaucoup de Chaldéens se mettent en indépendant, mais pas tout le monde. On a le sentiment qu’il y a un esprit entrepreneurial, qui doit venir du monde paysan. Les premiers arrivés ici ont peut-être été contraints de se lancer dès qu’ils avaient la possibilité de travailler pour eux. Les Chaldéens sont de grands travailleurs notamment les anciens, certains villages sont plus travailleurs que d’autres, donc on tente plus facilement le pas.

L’âme de Sarcelles

L’âme de Sarcelles malgré tout ce que l’on peut vivre, est un formidable espoir de vivre ensemble également. On souligne assez souvent tout ce qui ne va pas, mais il ne faut pas oublier cette tolérance nécessaire et qui est encore plus vraie pour quelqu’un de ma confession ; une confession qui remonte aux sources du christianisme : l’amour du prochain, le vivre ensemble, la tolérance. L’âme de Sarcelles demeure un espoir.

Par rapport à ce que nous vivions en Turquie, entre les diverses communautés, nous sommes bien tombés dans une ville comme Sarcelles. Nous avions besoin d’une ville de cette sorte pour continuer. Nous avions besoin d’être très proches les uns des autres, très fraternels, très méditerranéens. C’est une bonne transition pour les parents à qui on ne peut pas demander de changer. Ils s’y retrouvent, mais pour certains, avec les jardins en moins ! Je crois au destin. Venir à Sarcelles était une bonne chose pour la communauté. Beaucoup resteront encore à Sarcelles, même si des personnes s’en iront pour des raisons professionnelles.

Message aux Sarcellois

Je dis souvent aux jeunes Chaldéens que la plus belle des richesses est le respect à l’égard des plus grands et l’écoute des plus jeunes, ne pas blesser les plus jeunes… Les plus grands souhaiteraient également que nous soyons plus à leur écoute. Ils souhaitent à la fois notre bonheur et notre réussite, mais est-ce que l’on peut leur demander de se remettre en question. Ils peuvent l’accepter, mais la seule chose qu’ils attendent de nous est que l’on discute, tout simplement ; qu’on ne leur demande pas forcément de faire un effort quelconque, et de ne pas attendre qu’ils nous apportent quoi que ce soit par rapport aux valeurs d’aujourd’hui. Il faut simplement une écoute par rapport à aujourd’hui.

Les anciens attendent de nous, jeunes, que l’on discute de temps en temps et ce n’est peut-être pas aussi fréquent.

Messages

  • c’est tres interessant ce que tu a ecrit moi meme je ne savait pas que nos parent ont si soufert .vive les chaldéen et restons nous .la langue du christ nous devont la préserver c’est un trésor .

    • Bonjour,
      Je suis sortie avec un chaldéen pendant 7 ans, notre relation s’est terminée fin septembre car elle n’aboutissait pas... Ses parents ne voulaient pas me rencontrer, ils voulaient que son fils se marient avec une chaldéenne ! Je trouve cela dommage et injuste car nous vivions un AMOUR très fort, je ne peux même pas vous le décrire. Donc au bout de 7 ans j’ai réalisé que cela ne servait à rien de continuer puisque nous ne pouvions faire de projet ni mariage ou de construire une famille... Mais cela reste tout de même une belle histoire d’amour qui n’a pas aboutit A CAUSE de la religion, la cuture et des parents... C’est triste !!!!

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