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Le Pays des Contes

Le Pays des Contes est un royaume universel où chacun trouve son conte. Au-delà des horribles dangers qui nous guettent au coin de chaque page, on s’amuse, on s’évade. Tout est vivant et nous partageons les mêmes émotions. C’est la raison pour laquelle Firouzeh décide de voyager à travers ce pays où elle rencontre un jeune homme... La réalité dépasse toujours la fiction. Et, si pour une fois, les deux ne faisaient plus qu’un ?

dimanche 11 avril 2010, par FIROUZEH EPHREME

LE PAYS DES CONTES

I – Le royaume le plus célèbre de la Terre

Il était une fois, au pays des Contes, une jeune fille nommée Firouzeh. Elle n’était ni princesse ni prisonnière d’une méchante belle-mère, et personne ne lui voulait de mal. Firouzeh aimait juste écrire des histoires. Et c’est ainsi qu’émerveillée, elle était partie à la rencontre de ce pays, sans vraiment avoir conscience de s’aventurer dans le royaume le plus célèbre de la Terre avec ses propres lois, ses difficultés et ses dangers aussi qui ne manquaient pas. Un monde peuplé de bons et de méchants où l’aventure risquait d’être périlleuse, bien au-delà de ce qu’elle-même ou quiconque aurait pu imaginer.
Ce fut devant une chaumière au bord du sentier qu’elle déposa ses bagages. Elle poussa le portail, s’avança sur l’allée envahie par les herbes folles et frappa à la porte. Seul le silence lui répondit. Elle colla son visage contre la fenêtre.
En apercevant la jeune fille, une marionnette en bois qui passait en courant sur le sentier revint sur ses pas.

– C’est la chaumière des auteurs. Vous pouvez entrer. Personne ne vit plus ici depuis longtemps, l’informa la marionnette [...]

Elle poussa la porte de la chaumière. Bien que poussiéreux, l’endroit lui semblait chaleureux. Au fond de la pièce principale, une horloge accrochée sur la hotte d’une gigantesque cheminée attira tout de suite son attention.

– Quelle curieuse chose ! se dit-elle en s’arrêtant sur le seuil.

Les chiffres et les aiguilles de l’horloge représentaient chacun un instrument de musique différent. Les yeux toujours rivés sur l’étrange objet, elle poussa la porte du pied et déposa ses bagages sur le sol. Réveillé par le bruit, un hautbois qui trônait au centre du cadran de l’horloge sortit de son sommeil en sursautant.

– Ah ! Vous êtes certainement la nouvelle locataire. Veuillez m’excuser pour ce contretemps. Que voulez-vous entendre ? demanda-t-il précipitamment.

Sous les yeux émerveillés de la jeune fille, chaque instrument se dépêcha de prendre place. Seul le tambour, l’air rêveur, paraissait n’avoir rien entendu.

– Voyons, le tambour, ressaisis-toi, grogna la flûte en lui sifflant une note aiguë.

– Il n’y a rien à faire ! se lamenta la contrebasse, catastrophée.

– Pfff... Il est dans cet état depuis qu’il a rencontré la harpe ! intervint le piano d’un ton dédaigneux.

– Ce n’est pas grave, reprenons sans lui, décida le hautbois dans le rôle du chef d’orchestre. Il se tourna vers la jeune fille : Alors ! Quelle est votre préférence ? Classique ou rock and roll ? Jazz ou tecktonik ? Mais peut-être préféreriez-vous danser un tango ou un cha-cha-cha, une valse ou une lambada ? Dites, et nous nous chargeons du reste !!

– Je ne sais pas ! dit-elle, agréablement surprise.

Et passant d’une musique à l’autre, ils lui offrirent un véritable concert.

– Bravo ! dit-elle en les applaudissant, assise sur sa valise. Je vous laisse le choix, continuez, je vous en prie, pendant que je visite mon nouveau logis.
Courant d’une pièce à l’autre, elle ouvrit les fenêtres pour aérer les lieux. Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil et toujours en musique, elle se mit à astiquer la chaumière. Les jours suivants, après avoir enlevé les mauvaises herbes dans le jardin, elle planta des fleurs, peignit la barrière, installa une girouette et remit à neuf l’allée centrale devant la maison en remplaçant quelques dalles cassées.

Désormais confortablement installée dans sa nouvelle demeure, Firouzeh se dit : « Maintenant, je peux me mettre sérieusement à écrire ! »
Ce qu’elle fit aussitôt. Ses personnages semblaient imaginaires, mais en vérité, ils étaient tous réels. Tous, petits et grands, venus des quatre coins du monde, avaient le droit d’entrer dans ses contes pour raconter leur vie. Bien évidemment, cela dépendait de ce que chacun avait envie de dire ! Son premier personnage était un petit garçon distrait et aimable qui était devenu un héros malgré lui.
Persuadée d’être très prochainement reconnue pour ses talents littéraires et donc couronnée de gloire, Firouzeh prit son téléphone et appela le centre administratif.

– Bonjour, dit-elle. Je souhaiterais m’entretenir avec le responsable du centre administratif du pays pour la sortie de mon livre...

– Attendez, attendez ! l’arrêta un homme à l’autre bout du fil. Ici, c’est le gardien. Veuillez rappeler ultérieurement une des deux secrétaires, à laquelle vous raconterez vos misères. Mais bon, je vous dis pas la galère ! La plus jeune est aussi aimable qu’un dragon furieux, et l’autre ne prend que les communications importantes. Ma petite demoiselle, je ne peux que vous souhaiter bonne chance !

Et il raccrocha aussi sec.

— Mais je rêve ! s’exclama-t-elle, ahurie [...]

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