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Sarcelles : Franck Pouget né en 1973

C’est par la MJC que j’ai découvert le nouveau Sarcelles

Trois générations sur la vieille ville

vendredi 2 juillet 2010, par Frederic Praud

L’âme, c’est cette richesse culturelle. La richesse culturelle passe aussi un peu par le bordel. Quelquefois, c’est très mal organisé ! Mais pour moi ce n’est pas forcément un défaut. Il n’y a qu’à voir le nombre d’associations à Sarcelles. C’est faramineux ! C’est là le bordel.

Franck POUGET

Je suis né en 1973 à Sarcelles où j’ai toujours résidé. Les parents de ma grand-mère habitaient déjà Sarcelles, Sarcelles-village, où j’ai vécu. Je connais l’histoire de Sarcelles à travers mes parents et son évolution à travers ma grand-mère pendant et avant la guerre. Le père de ma grand-mère avait une épicerie là où se trouve la Société générale en centre ville.

Un Sarcellois pur jus !

Le nom de jeune fille de ma grand-mère maternelle est Catala. Ma mère, célibataire, habite toujours au village un peu plus loin. Elle n’a jamais vraiment bougé. Il y eut un court déplacement de deux ans à Saint Brice. Je suis un Sarcellois pur jus. Ma mère est née en 1949. Ma grand-mère en 1923. Elle a quatre vingt quatre ans. Elle n’était pas à Sarcelles pour la libération. Ils ont fait l’exode, sont partis, puis sont revenus. Ma grand–mère m’a raconté tout ça. Je n’ai pas été élevé par ma grand-mère mais mes grands-parents me gardaient après l’école, je partais en vacances avec eux.

J’ai retrouvé mon père il y a un an. Ma mère et lui se sont séparés juste à ma naissance. Ma mère n’avait pas forcément le désir d’avoir un homme dans sa vie. C’est une démarche de ma part. Je voulais connaître mon père. La présence masculine dans la famille était représentée par mon grand-père.

Sarcelles de mon enfance

L’essentiel de mon enfance c’est la maternelle à loubac et le St Rosaire. J’habitais dans une résidence du nom de Miraville. C’est encore près du marché du vieux Sarcelles. Il y a un grand parc, de l’herbe, des arbres. J’étais souvent dehors avec mes copains. Miraville, ce n’était pas des HLM, c’était le vieux Sarcelles. Mes copains étaient tous de couleur de peau blanche. Saint Rosaire c’était payant, donc les gens les plus aisés de Sarcelles y étaient. Je n’y ai pas eu beaucoup de copains. L’ambiance était assez particulière. J’ai été viré du Saint Rosaire en troisième.

Scolarité privée

Saint Rosaire a aujourd’hui changé parce que le statut des écoles privées a changé. C’est devenu une solution à la peur de mettre leur enfant dans le public, alors qu’à mon époque, le Saint Rosaire ce n’était pas ça du tout. C’était catholique. J’ai donc reçu une éducation religieuse catholique. Ma mère est athée, elle s’en fichait de l’éducation religieuse, c’était tranquille ; elle n’avait que moi, mais elle voulait que j’ai une bonne éducation.

Dès que l’on commence à entrer au collège St Rosaire, on a une vision de l’extérieur, de Voltaire en particulier, comme d’un collège public plutôt sombre où l’on se fait agresser tout le temps. Mais je n’ai jamais vu de bagarres entre Voltaire et Saint Rosaire. Quand j’ai été viré, je me suis retrouvé à Voltaire. J’ai alors commencé à vivre une vie sociale normale ! Là j’avais vraiment des copains !

A St Rosaire on est confiné, enfermé, ce n’est pas vraiment l’ouverture d’esprit. Honnêtement je ne me posais pas trop de questions sur ce qui se passait à Lochères. J’ai commencé à fréquenter Lochères après le Saint Rosaire justement pour faire du théâtre. Étant enfant, Lochères n’existait pas pour moi. Je n’y étais quasiment jamais venu. La rumeur courait au village qu’il y avait des suicides fréquents. Lochères était un lieu où la qualité de vie était très basse. Tout le monde était dépressif entre les quatre murs de béton. C’est la vision que l’on m’a transmise. Les Rosiers, c’était près du Saint Rosaire. On m’a dit que « les Rosiers » avaient mauvaise réputation, j’étais même étonné. De l’extérieur, c’est un immeuble, sans plus.

Rêve de jeune au St Rosaire

Du temps du Saint Rosaire, à treize, quatorze ans, en troisième, je rêvais de m’amuser. Tant que je m’amusais, ça allait. J’ai toujours eu une imagination assez fertile. Après le Saint Rosaire, j’ai rapidement fait des jeux de rôle, des aventures dont vous êtes le héros. Je faisais beaucoup de livres dont vous êtes le héros. Nous étions un petit groupe de copains à faire ça. C’était ça nos rêves, c’était l’heroic fantasy, la science–fiction, et la littérature, enfin les livres. Je lisais beaucoup.

Racisme ordinaire

Les couleurs de peau que l’on trouve à Lochères n’étaient pas très rassurantes pour les élèves de Saint Rosaire. Je crois que l’on était un peu racistes à cette époque là. J’ai retrouvé des lettres quand je partais en colonie, j’assume complètement. On était plusieurs dans la même chambre. J’ai lu la lettre, je ne me souviens pas avoir mis ça… J’avais écrit à ma mère qu’il y avait un noir dans notre chambre et que ça sentait mauvais. C’était vraiment le genre de truc assez violent ! Je ne me reconnais pas du tout là dedans maintenant ! Mais voilà ce que le Saint Rosaire a donné.

Le Saint Rosaire est fermé non pas par des grilles, mais par des murs. On ne voit pas du tout l’extérieur. Toux ceux que je connaissais aux Rosiers étaient blancs. Je n’allais pas chez eux. Je ne connais pas bien les Rosiers de toute façon. Au Saint Rosaire, il y a eu un peu de théâtre, j’en ai profité en 1986-87. Je n’ai même pas été au courant du premier mort aux Rosiers en 1988. Je me souviens d’une rumeur en particulier qui disait qu’un Anglais avait été retrouvé mort dans un terrain vague… qu’est-ce qu’il faisait là ? …Cela alimentait les fantasmes !

Scolarité publique

A Voltaire, j’étais dans un autre univers. Je me suis vraiment éclaté, j’ai eu de vrais copains ! Mes autres copains du Village allaient à Voltaire. J’étais un peu isolé au Saint Rosaire. A Voltaire il y avait une grande diversité culturelle. J’avais franchi un pas. En troisième, l’année où j’y étais, il y a eu un ou deux règlements de comptes. Pour moi la peur c’est toujours la même chose, c’est quand on ne connaît pas. A partir du moment où l’on connaît, c’est fini. C’est quand on n’y est jamais allé que la peur persiste. Je n’ai jamais eu peur au Saint Rosaire évidemment ; mais je n’ai jamais non plus eu peur à Voltaire ou à Rousseau. Je suis ensuite allé au lycée à Jean Jacques Rousseau.

A Voltaire j’étais dans une classe où il n’y avait aucune bagarre. Il y a eu des tensions mais pas de bagarres. Et encore ce n’était même pas entre élèves, c’était avec un prof. Je savais qu’il y avait des soucis, mais je ne les voyais pas ; non pas parce que je ne voulais pas les voir, mais parce que je n’en ai pas vu. Là aussi il y avait des rumeurs. Rousseau ça craint ! Il y avait des bagarres, mais à Rousseau je n’ai rien vu non plus.

J’ai fait ma première troisième à Saint Rosaire que j’ai planté. Après quand j’ai fait ma seconde troisième à Voltaire, il n’y avait pas de problèmes. Les jeunes qui arrêtaient leurs études, je les retrouvais en bas. Un ou deux de ma classe « tenaient les murs ». Mes copains ne sortaient pas. Ils n’allaient pas en vacances.

Le lycée Jean Jacques Rousseau

Rousseau c’est un peu comme à Voltaire, c’était très tranquille. Ça dépendait. J’y ai vécu une vie de lycéen normal. Les cours se passaient bien, tranquillement. Franchement à Rousseau quand j’y étais, toutes les conditions pour étudier étaient réunies. Ce n’était pas du tout un lycée défavorisé. Même si les conditions d’enseignement étaient bien, cela ne veut pas dire que les familles des élèves n’étaient pas défavorisées. Pour certains l’environnement familial posait plus problème, que le lycée. Le lycée en lui-même était très bien.

Sans pays

Je n’avais pas cette notion de pays. Mon pays ce n’était pas Sarcelles, c’est une ville et j’avais bien conscience de cela. J’avais des copains d’Ecouen etc. je n’avais pas cette notion de pays. Et mes copains non plus…

La MJC

J’étais du Village et j’allais à Lochères voir les copains à la MJC. Entre temps, j’ai déménagé aux Chardonnerettes. Chardo c’est calme en apparence, mais j’ai quand même vu des réveillons avec des coups de feu, des mecs avec des flingues sortir dans la rue ! J’avais déjà mûri et je n’avais plus peur de ces violences là. Je ne prenais pas de risques non plus.

Au Saint Rosaire, j’ai commencé à faire du théâtre. Après, je ne pouvais plus. J’en ai fait à la MJC pour continuer, « l’ancienne » puisqu’elle a brûlé. J’ai fait du « taf » là-dedans ! C’est là que j’ai un peu appris ce qu’était Sarcelles-Lochères. C’était aussi bien les forces vives, des gens qui voulaient faire bouger les choses, que de la violence. Les gens venaient à la MJC avec des projets, pas forcément de bons projets, parfois des trucs très bancals, mais au moins ils avaient envie de faire quelque chose. Ils ne savaient pas bien quoi, mais ils avaient envie ! Il y avait beaucoup plus de jeunes là-bas. La violence aussi était à la MJC. J’ai assisté à une scène où quelqu’un a tiré sur un autre avec un fusil à pompe. Ça a suffit à blesser une personne gravement à la jambe.

J’étais administrateur. On m’a appelé tout de suite. J’avais dix-sept ans. Je fréquentais beaucoup la MJC, pour rajeunir un peu le Conseil d’administration, on m’a proposé d’y entrer. Je suis donc devenu membre du conseil d’administration. C’est par la MJC que j’ai découvert le nouveau Sarcelles. Quand la MJC a brûlé, on m’a appelé le lendemain. Quand je l’ai appris, j’étais avec ma copine de l’époque, ça m’est passé un peu au-dessus. Je n’avais pas de lien avec ce bâtiment. J’avais des liens avec la MJC, la structure associative, mais pas avec le bâtiment. Le bâtiment n’était pas pratique. Il était vieux, très laid et je pense, attention il ne faut pas le dire à tout le monde, que ce fut une des meilleures choses qui soit arrivée à la MJC ! Mais après, ça a été la galère pour récupérer des locaux. Puis la MJC a coulé dans les années 90.

C’était un événement. Tout le monde en a parlé. C’était un truc provoqué. Après on n’a jamais bien su si c’était les habitants qui en avaient eu bien marre, parce que des jeunes squattaient devant la MJC. Certains avaient dit « ça serait bien que ça brûle ! ». Je ne sais pas s’il y a eu des arrestations. Il y a eu beaucoup de rumeurs, beaucoup de on-dit. Un des jeunes a peut-être foutu le feu pour rigoler. Elle était cambriolée une fois par semaine à peu près. C’était un truc où tout le monde pouvait entrer. C’était assez simple.

Culture ou pas, ici et là-bas

Si tu suis le football, tu arrives à parler avec 70 % des gens ici. Je suis un fan du PSG ! J’étais en Corse pendant la coupe du monde de foot en 1998. Les Corses ont tous sorti les fusils. Ils étaient français pour le coup ! Mais je n’ai pas ressenti du tout, cette forme d’identification.

Les conditions de l’épanouissement

C’est essentiellement un objectif de vie. Si effectivement je ne vois pas trop ce que je vais faire pendant la journée, je ne vois pas pourquoi je me lèverais. Pour moi, tout le monde peut s’intéresser à quelque chose. Je suis très resté dans le trip jeux de rôles.

Quand on balance les élèves à la fin de troisième dans les BEP ou les CAP, ils n’apprennent plus. Ils apprennent un métier. Si le métier ne leur plaît pas, ils n’ont plus rien à faire. La troisième, c’est trop tôt pour apprendre un métier. Ils ne sont pas bons à l’école, donc ils vont faire tourneurs-fraiseurs ! Je ne vois pas le rapport ! Si on ne s’épanouit pas à l’école alors qu’on y est 80% de notre temps, c’est foutu ! L’école ça m’a fait découvrir le théâtre, même si je ne l’ai pas découvert de façon positive. J’avais des copains d’origine africaine, maghrébine au lycée, ils sont ensuite partis de Sarcelles. J’en suis également parti il y a six ans. Les gens que je connaissais à Sarcelles jusqu’en 2001 étaient antillais, algériens. Je leur parlais quand ils venaient à la MJC.

La vie professionnelle…

J’allais au village-MJC-Flanades. Je n’allais pas à la gare de Garges-Sarcelles puisque j’avais la gare de Saint Brice à côté. Je ne connaissais pas du tout la vie des quartiers, parce qu’il faut un but pour se déplacer. J’ai découvert la vie culturelle avec la MJC. Après le bac je suis venu à Paris, à la Sorbonne Nouvelle. Cette fac n’était pas sectorisée. Il y avait beaucoup de gens de Villiers-le-bel, Arnouville, il n’y avait pas cet « effet sarcellois ». Après dans la vie professionnelle, j’en ai joué notamment pour un boulot à Paris, dans le 19e arrondissement. J’étais dans un centre d’animation de la ville de Paris à Mathis, au métro Crimée. J’ai montré sur mon CV que j’avais travaillé à Sarcelles. Je connaissais un peu ce milieu là. Dans un sens, quand un jeune entre quelque part, je n’ai pas peur. Mais beaucoup en ont très peur. J’en suis un peu revenu de Paris. On est un peu dans une bulle. Dès que l’on sort de Paris, c’est la jungle !

Il y a différentes manières de gérer le stress, certains sont un peu plus agressifs, d’autres sont très coulants, ils n’osent rien dire et voilà. Être de Sarcelles ne m’a pas servi pour draguer. J’allais me marier avec une Sarcelloise, enfin qui a vécu un peu à Sarcelles. Mon épouse a vécu cinq ou six ans à Sarcelles. Ses grands-parents maternels étaient italiens. Ils ont émigré en France entre les deux guerres.

Rencontre…

Je voulais faire du théâtre, ça voulait dire être comédien. Je n’avais pas les épaules, j’avais trop peur de la réalité donc je n’ai pas été jusqu’au bout. Je me suis dit : « Si jamais je n’arrive pas à être comédien, quand on est comédien on a un projet… là je vais en créer un ». J’ai rencontré Romain et ma future femme était dans sa classe. Elle a douze ans d’écart avec moi. J’ai monté Richard III de W. Shakespeare. J’ai obtenu des subventions. Je l’ai monté en collaboration avec la MJC, puisque j’utilisais les locaux. L’année d’après, la MJC m’a proposé d’y travailler. Je n’étais pas animateur. J’étais directeur adjoint. Je tenais les rênes quand la directrice n’était pas là. J’étais responsable des ateliers théâtre. Il y en avait deux à l’époque.

La deuxième année où j’ai travaillé ici, j’ai voulu faire une formation parce que je ne me voyais pas animateur. Ce n’était pas ma place. Je voulais travailler dans le culturel. Il y a toujours des choses par rapport au culturel ou au socioculturel. Le culturel est un peu dédaigneux envers le socioculturel et le socioculturel est un peu revanchard envers le culturel. J’ai fait une formation en deuxième année, un master et une fois obtenu, je suis parti à Paris. J’ai travaillé comme directeur adjoint d’un centre d’animation puis je suis revenu à Sarcelles où je travaille à la mairie.

Vision de Sarcelles

On a longtemps dit que l’avenue du 8 mai était la plus belle avenue de Sarcelles. Pour moi une partie correspond aux Sablons, et l’autre partie au quartier juif, qui était beaucoup plus grand que ce qu’il est aujourd’hui. A l’époque, c’était vraiment le quartier juif. Beaucoup sont partis en Israël une fois qu’ils ont gagné un peu d’argent.

L’apport de Sarcelles

Ce n’est pas à Sarcelles que l’on va apprendre beaucoup de choses en dehors de l’école. Sarcelles m’a apporté un plus au niveau des rapports humains. On aborde l’autre de façon beaucoup plus confiante, beaucoup plus gratifiante qu’ailleurs. Je l’ai déjà dit, à Paris quand un jeune rentrait, les Parisiens avaient peur. Cela m’a donné une force, mais je pense que cette richesse, entre Village et Lochères, pour ceux qui connaissent, apporte vraiment quelque chose. Bien que l’on découvre deux mondes très différents, ces deux mondes coexistent malgré tout. Sarcelles est une ville qui a une âme.

L’âme de Sarcelles

L’âme, c’est cette richesse culturelle. La richesse culturelle passe aussi un peu par le bordel. Quelquefois, c’est très mal organisé ! Mais pour moi ce n’est pas forcément un défaut. Il n’y a qu’à voir le nombre d’associations à Sarcelles. C’est faramineux ! C’est là le bordel.

Avant je rêvais de partir de Sarcelles, maintenant ma vision de Sarcelles a changé. J’étais étudiant quand je voulais partir de Sarcelles. Le travail intéressant, bien payé, était en dehors de Sarcelles, en bref il était à Paris. Finalement on évolue. Je reste Sarcellois. C’est avoir un amour pour sa ville. J’ai envie que cette ville aille bien et moi j’irai mieux. C’est une sorte de réussite, parce qu’elle a commencé très bas. Elle s’est bien remontée. Cela me ferait beaucoup de peine si elle retombait. A partir du moment où Sarcelles a été connue au niveau national, elle était très basse. Je suis un vieux Sarcellois de par mes origines.

Je ne sais pas si je vais vivre à Sarcelles, mais je continue à tourner autour. C’est un chemin que je croise régulièrement. Je reste impliqué dans la ville parce que j’y trouve un sens. Je verrai où j’en suis dans dix ans. Je pense que je continuerai à avoir un rapport avec Sarcelles.
La notion de quartier

Je n’ai jamais travaillé avec cette notion de quartier. C’est un truc que je ne comprends pas. Je n’arrive à comprendre la logique du mot. Le quartier, c’est là où je suis. Il se déplace avec moi. La limite du quartier, c’est la rue qui est là. La limite de la Secte, c’est deux rues plus loin. Après c’est C4. Je pense que je ne comprends pas la logique des quartiers, parce que j’ai grandi au Village. Maintenant tout le monde joue le jeu des quartiers. Dans la langue, dans la campagne électorale, tout le monde parlait des quartiers. Ils parlaient des jeunes des quartiers, des quartiers dans la ville. Le Village pour la grande majorité des Sarcellois n’existe pas, avec en plus cette espèce de « No man’s land » avec la Nationale.

Messages aux personnes plus âgées

Ouvrez votre esprit. Les personnes âgées sont peut-être… on verra comment je serai quand je serai adulte ! Mais les personnes âgées sarcelloises sont peut-être trop attachées au passé de Sarcelles. Ils l’ont vécu quand ils étaient gamins, au village. Je travaille à la Mairie avec des seniors de Sarcelles, ils me parlent un peu de Sarcelles ville. Sarcelles, c’était avant, même ceux qui étaient à Lochères, c’était avant. Avant que ça se dégrade. Les jeunes c’est pareil. Leur avant c’est le présent. Ils racontent par rapport à l’avenir. Leur avant c’est les grands frères. C’est un avant qui avance, pour le coup, ils imaginent....


Voir en ligne : La Bande Dessinée : Les Migrants

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